Le pharmacien d’officine : un des remparts de proximité du système de santé

 

La 13e Journée Nationale Pharmaceutique des Doukkala, organisée le samedi 21 juin 2025 à El Jadida, se penchera sur le rôle central du pharmacien en tant que professionnel de santé de proximité, en abordant des thématiques clés telles que l’accompagnement des femmes ménopausées, la digitalisation des officines, les impacts de la Loi de Finances 2025 sur le secteur pharmaceutique, les enjeux de la relation patient, la performance économique des officines, ainsi que les effets de la nouvelle tarification des médicaments. 

 

Cette rencontre réunira experts, institutionnels, universitaires et syndicalistes autour d’un programme riche en conférences, panels et débats, dans un esprit de professionnalisation, d’innovation et de dialogue constructif pour l’avenir de la pharmacie marocaine.

 

Dans un système de santé parfois débordé, fragmenté ou trop technocratique, le pharmacien d’officine demeure l’un des remparts les plus solides et accessibles pour les patients. 

 

Il est souvent le premier interlocuteur auquel on s’adresse, sans rendez-vous, sans crainte, avec la spontanéité de ceux qui cherchent un conseil, une explication ou un simple soulagement.

 

Implanté au cœur des villes, des quartiers, des villages, le pharmacien d’officine est un professionnel de santé de proximité, diplômé, compétent, à l’écoute. 

 

Son rôle dépasse largement la délivrance de médicaments : il assure le bon usage des traitements, vérifie les interactions, alerte sur les contre-indications, encourage l’observance thérapeutique, notamment chez les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques.

 

Au quotidien, il joue un rôle discret mais déterminant : il repère les signes de déséquilibre d’un diabète, une tension anormalement élevée, une dépression silencieuse. 

 

Il oriente, conseille, prend le téléphone pour joindre un médecin, suggère une consultation urgente, et parfois évite une hospitalisation ou une aggravation dramatique.

 

Pendant les crises sanitaires, comme celle du Covid-19, les pharmaciens ont démontré leur rôle vital : distribution de masques, conseils de prévention, vaccination, dépistage… 

Leur officine est devenue une vigie sanitaire ouverte quand tout se fermait, un repère rassurant dans l’incertitude collective.

 

Ce rôle de proximité est encore plus crucial dans les zones rurales, les déserts médicaux, les quartiers défavorisés. 

 

Le pharmacien connaît ses patients, parle leur langue, comprend leurs craintes, fait le lien entre la médecine et la vie réelle.

 

Il est souvent celui qu'on consulte pour une brûlure, un oubli de pilule, une crise d'angoisse ou une fièvre infantile au milieu de la nuit.

 

Il est temps que la société et les décideurs reconnaissent cette fonction essentielle. 

 

Car le pharmacien peut – et doit – être mieux intégré dans les parcours de soins : suivi des pathologies bénignes, bilans de médication, accompagnement des traitements au long cours, et pourquoi pas, prescription encadrée dans des cas bien définis, comme cela se fait déjà dans d’autres pays.

 

Mais pour cela, il faut renforcer sa légitimité, ses moyens, sa reconnaissance. 

 

Il ne s’agit pas d’en faire un médecin de substitution, mais un professionnel de santé à part entière, complémentaire, coopérant, indispensable.

 

Face à une médecine de plus en plus distante, numérisée ou hospitalo-centrée, le pharmacien d’officine est, plus que jamais, un des piliers de la santé de proximité, un acteur humain, stable, formé, enraciné dans le tissu social.

 

Lui donner la place qu’il mérite, ce n’est pas lui faire une faveur. 

C’est répondre aux besoins concrets des patients.