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Lettre ouverte d’un père malade au législateur: Un cri de cœur contre l’article 272

Par Dr Anwar CHERKAOUI

Monsieur le Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les législateurs,

Je ne suis pas un numéro de dossier médical, ni un simple salarié sur une liste de paie : je suis un père. Un mari. Le pilier de ma famille.

Je vous écris du lit d’hôpital où je passe une nouvelle nuit blanche, perfusion au bras, cœur serré.

Je ne suis pas un numéro de dossier médical, ni un simple salarié sur une liste de paie : je suis un père. Un mari.
Le pilier de ma famille.

Et aujourd’hui, ma plus grande peur n’est plus la douleur des traitements ni la fatigue des hospitalisations.

Ma peur, c’est que la loi de mon pays me considère comme un démissionnaire parce que ma maladie m’a forcé à m’arrêter de travailler plus de six mois.

Monsieur le Chef du Gouvernement,
l’article 272 du nouveau Code du travail est pour moi une condamnation invisible.

Chaque injection de chimiothérapie, chaque hospitalisation en urgence, chaque jour de convalescence m’éloigne un peu plus de mon poste… et rapproche mes enfants du risque de quitter l’école faute de moyens.

Est-ce cela que la loi veut pour nous ?
Qu’une famille déjà frappée par le malheur tombe dans la précarité ?

Je n’ai pas choisi cette maladie.
Elle m’a choisi.
J’accepte les opérations, les traitements lourds, les effets secondaires, les nuits passées entre espoir et douleur.
Mais je n’accepterai jamais que mon pays, que j’ai servi loyalement par mon travail, m’abandonne au moment où j’ai le plus besoin de lui.

Ce que je demande n’est pas un privilège, c’est une justice élémentaire : que la loi protège les malades chroniques, qu’elle leur garantisse leur emploi ou, à défaut, un revenu décent et une couverture sociale.

Que mes enfants ne payent pas le prix de ma maladie.

Si l’article 272 reste tel qu’il est, il fera de moi une double victime : celle de la maladie et celle de l’exclusion sociale.

Mais si vous le changez, vous offrirez à des milliers de familles comme la mienne un peu de paix, un peu de dignité, un peu d’espoir.

Je ne crie pas seulement pour moi.
Je crie pour tous ceux qui n’ont pas la force de prendre la plume.
Je crie pour que notre société choisisse l’humanité avant l’arithmétique, la solidarité avant l’abandon.

Je vous en supplie : écoutez-nous. Ne nous laissez pas tomber.

Respectueusement mais avec le cœur en feu,

Un père qui veut continuer à se battre pour vivre et pour faire vivre les siens

Mots-clés: Code du travail, Dossier médical


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