Promotion du don d’organes à partir d’un donneur décédé
Lors du 7ème colloque France Maghreb sur la transplantation d’organes et de tissus humains, l’heure était aux bilans et aux perspectives d’avenir. Premier constat, L’Algérie, la Tunisie et le Maroc, disposent aujourd’hui d’équipes compétentes en matière de greffes de rein, de foie, de cornée et de cellules. Deuxième constat, il y a peu de donneurs, aussi bien à partir du vivant familial qu’à partir d’un donneur en état de mort encéphalique (mort médicale selon des critères très draconiens). Troisième constat, il y a un manque d’informations flagrant de la population sur le don et la greffe d’organes. Le rôle capital que doivent jouer les médias pour la promotion du don d’organes est une des principales recommandations de Sousse 2017. Quatrième constat, le don à partir des vivants a montré ses limites. Et toutes les instances scientifiques internationales incitent à développer le don à partir de personnes en état de mort encéphalique. C’est pour cette raison scientifique que le prochain colloque en 2019 à Alger, portera sur « la mort encéphalique, don d’organes et rôle du médecin réanimateur ».
Ce 7ème colloque sur la transplantation en Tunisie a été marqué par la participation d’une grande délégation Marocaine, comprenant, des néphrologues, des chirurgiens, des anesthésistes réanimateurs, ainsi que les coordinatrices et les responsables de la communication des 5 Centres hospitaliers universitaires du Maroc (Rabat, Casablanca, Fez, Marrakech et Oujda). Des médecins Marocains, notamment, Pr Belkouchi, Pr Bayahia, Pr Ramdani, Pr Sqalli et Dr Cherkaou, ont participé de façon active dans les ateliers consacrés au rôle des sociétés médicales spécialisés et celui des médias dans la promotion du don d’organes. Pour l’atelier sur les associations et la société civile, l’association Marocaine pour le don d’organes et de tissus (AMDOT), a été représenté par sa présidente Mme ALAMI) et son vice-président (Dr CHERKAOUI RHAZOINI).
Et, il est temps au Maroc de passer à la vitesse supérieur en matière de dons et de greffes d’organes et de tissus humains, à partir d’un donneur en état de mort encéphalique. La liste d’attente est longue, des vies sont perdues et des familles vivent le calvaire avec les enfants de la dialyse. D’autant plus que tous les aspects religieux et juridiques sont réglés mais non suffisamment diffusés auprès de la population.
Les centres hospitaliers universitaires du Maroc disposent aujourd’hui d’équipes compétentes en matière de prélèvement et de greffe. Ces équipes sont aidées par des coordinatrices qui ont la lourde tâche, humainement parlant, de convaincre un parent vivant à donner un rein ou une partie de son foie à son fils ou sa fille, et surtout de convaincre un parent en deuil suite à la perte d’un membre de la famille, de donner la vie à d’autres personnes grâce aux organes de son proche décédée.
Mais ce don de la vie à partir de la mort, ne peut s’épanouir que grâce à la collaboration quotidienne, ce qui n’est pas acquis au Maroc, d’un maillon essentiel dans la chaine du prélèvement et de la greffe à partir d’une personne en état de mort encéphalique, à savoir, le médecin réanimateur. Sur un autre plan, le ministère de la sante marocain dispose d’une flotte d’hélicoptères, qui a montré ses preuves dans la gestion des urgences, qui ne peut que participer activement dans le transfert des greffons prélevés, à partir d’une personne en état de mort cérébrale, dans les conditions optimales et dans les délais exigés.
De leurs côtés, les sociétés scientifiques marocaines d’anesthésie réanimation, d’urologie, de chirurgie vasculaire, d’ophtalmologie, de chirurgie viscérale, d’immunologie, l’ordre national des médecins et les organismes régulateurs et d’assurances maladie, comme l’ANAM, doivent cautionner les équipes marocaines en place en clamant leurs maitrises des techniques de prélèvement et de transplantation d’organes humains et en assurant le remboursement des frais engagés.
Et ne serait-ce que pour le rein, un médecin universitaire marocain certifie qu’aujourd’hui au Maroc, on est capable de faire une centaine de greffe rénale par an, alors que par manque de moyens on en fait qu’une dizaine.
Mots-clés: Colloque International, AMDOT, Don d’Organes, Promotion du don d’organes au Maroc






