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Cri d’alerte des Médecins marocains

Pour une meilleure prise en charge de l'Accident vasculaire cérébral (AVC) au Maroc

Par Dr Samir ZTOT, Cardiologue
et Dr Bounhir BOUMEHDI, Radiologue
Propos recueillis par Dr Anwar CHERKAOUI / Directeur médical de sante21 
 
L’accident vasculaire cérébral (AVC), s’il ne tue pas, il paralyse, parfois à vie. Aujourd’hui, cette issue n’est plus une fatalité. On peut prévenir l’handicap, ou du moins récupérer les déficits moteurs et sensitifs. Un seul mot d’ordre, l’urgence dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique. Deux médecins Marocains lancent un cri d’alerte. Un cardiologue, Dr Samir ZTOT et un radiologue, Dr Bounhir BOUMEHDI.
 
L’accident vasculaire cérébral (AVC), constitue la première cause de handicap acquis et la seconde cause de décès chez la femme, la troisième chez l’homme.
 
Aujourd’hui, une prise en charge rapide, pluridisciplinaire et pluri professionnelle, adaptée et coordonnée permet de réduire à la fois la mortalité et le handicap, alerte la société Marocaine de Cardiologie.

Il est toujours utile et vital de rappeler que L’AVC est une urgence absolue. Tout déficit neurologique brutal transitoire ou prolongé (paralysie d’un membre ou perte de la vision d’un œil), impose l’appel immédiat des urgences les plus proches et avoir recours à un transport médicalisé. Le médecin urgentiste doit prendre contact avec le médecin de l'unité neurovasculaire (UNV), si elle existe, ou bien appeler une structure spécialisée, qu’elle soit dans le secteur public ou libéral, dans les plus brefs délais afin de faire bénéficier le patient d'une expertise neurologique et vasculaire, basée essentiellement sur des examens par scanner ou par IRM. Les patients ayant des signes évocateurs d’un AVC doivent avoir le plus rapidement possible une imagerie cérébrale.

Selon l’expertise neurologique et vasculaire et selon les données des examens radiologiques faits, dans des délais qui ne dépassent pas les 4 heures, la thrombolyse (destruction selon une technique précise de l’obstacle qui empêche l’arrivée du sang au cerveau), doit être effectuée le plus tôt possible. La rééducation doit être engagée rapidement dès la phase aiguë et poursuivie si besoin dans les semaines voir les mois qui suivent pour favoriser la récupération des pertes motrices ou sensitives, provoquées par l’AVC.
 
Le diagnostic étiologique et le traitement adapté, l'évaluation et le contrôle des facteurs de risque sont mis en œuvre dès la phase aiguë et poursuivis après la sortie afin de limiter les récidives précoces et tardives.
 
La prise en charge rapide des patients ayant une suspicion d’AVC nécessite que les symptômes soient connus par la population générale et que les patients soient pris en charge dans des filières organisées. Il est important de gagner du temps à toutes les étapes du parcours du patient.
 
Dans plus de 85 % des cas, l’AVC est lié à l’occlusion d’une artère cérébrale à l’origine d’un infarctus cérébral. Plus de la moitié des patients garderont des séquelles neurologiques majeures et seront partiellement ou totalement dépendants. Plus le traitement sera débuté tôt, meilleur sera le pronostic. Chaque minute gagnée peut se traduire en termes de jours gagnés sans handicap.
 
Et le jour ou une régionalisation avancée de la médecine au Maroc sera mise en place et fonctionnelle grâce à la Télé Médecine, on pourra réaliser une thrombolyse dans l’hôpital ou la clinique la plus proche, grâce à la transmission de l’examen clinique à un neurologue de garde situé à distance et à la transmission de l’imagerie cérébrale à un radiologue situé dans un autre hôpital.
 
En attendant, les recommandations les plus récentes publiées par l’American heart association (AHA) préconisent un délai entre l’admission du patient et le début de l’imagerie médicale, inférieur à 25 minutes et un délai entre l’admission et le début de la thrombolyse (door to needle), inférieur à 60 minutes.
 
Dans ce contexte d’urgence, l’imagerie cérébrale doit être réalisée selon un protocole rapide et doit répondre à plusieurs objectifs. Éliminer une hémorragie, confirmer l’infarctus et préciser son étendue, indiquer le siège et l’étendue de l’occlusion artérielle, rechercher la cause de l’infarctus et évaluer l’étendue ischémique. L’IRM doit être privilégiée chaque fois que possible même si quelques minutes supplémentaires sont nécessaires par rapport au scanner. L’IRM est en effet la technique la plus adaptée pour répondre aux objectifs de l’imagerie dans l’AVC.

Mots-clés: Cardiologie, SMC, Accident vasculaire cérébral


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