11 Mars 2016: Témoignage d’une Marocaine de 26 ans, docteur en mathématique
Le combat quotidien contre le diabète
depuis l’âge d'un an
Par Wiam Boutayeb
Boutayeb Wiam âgée de 27 ans, docteur en modélisation biomathématique et bio-informatique appliquée au diabète. Je suis diabétique depuis l’âge d’un an. J’ai pu mener une vie quasi-normale grâce à mon entourage et grâce à la réservation de de moyens financiers conséquents
Il y’a 26 ans la nouvelle de ma maladie avait bouleversé mes parents qui, à l’époque, n’avaient pas la moindre idée sur la façon de gérer la maladieet encore moins sur la façon de contrôler un bébé d'un an. De plus, la prise en charge d’un tel cas exige un traitement à vie ainsi qu’un investissement continu.
Avec une volonté de fer, ils ont pu m’assurer un milieu sain pour m’aider à surmonter les difficultés que rencontre la majorité des enfants diabétiques. Prenant leur courage à deux mains, ils ont décidé de se documenter par rapport à la maladie et d’investir au maximum pour l’intérêt de ma santé.
Avec une volonté de fer, ils ont pu m’assurer un milieu sain pour m’aider à surmonter les difficultés que rencontre la majorité des enfants diabétiques. Prenant leur courage à deux mains, ils ont décidé de se documenter par rapport à la maladie et d’investir au maximum pour l’intérêt de ma santé.
Mon père, étant chercheur mathématicien, a même changé de direction et s’est orienté vers la description et l’analyse du phénomène du diabète et son mécanisme, en utilisant ses connaissances mathématiques et statistiques comme outil.
Certes, la gestion d’une telle maladie passe, essentiellement, par des repas équilibrés, activités physiques et des contrôles réguliers de glycémie. Néanmoins, au cours des 26 années, j’ai rencontré des difficultés, liées à la phobie des complications comme d’hyperglycémie ou l’insensibilité aux hypoglycémies, qui peuvent mener à des comas mortelles, ainsi qu’aux différentes perturbations biologiques. La présence de ma famille et de mes médecins m’a aidé à surmonter les différentes phases du diabète, qui est un combat qutidien et c’est une chance qui n’est pas à la portée de tous les malades.
De mon côté, j’ai adopté comme moteur de ma vie, d’assumer ma maladie et entretenir des relations sociales « ordinaires » avec autrui (professeurs, amis, collègues et étudiants). J’ai toujours eu recours à la discussion franche et directe, comme outil afin d’expliquer à mon entourage les difficultés associées au diabète et de partager mon expérience avec eux.
En tant que diabétique, j’ai estimé le coût annuel de mes dépenses liées au diabète à plus de 9000Dhs et ceci, en prenant en considération l’aide sociale par rapport aux frais de l’insuline.
Cette maladie n’affecte pas seulement la santé, mais elle inflige à la fois des coûts directs (insuline, médicaments oraux, bandelettes, bandes d’urine, lancettes, glucomètres, tests de laboratoire, consultations, hospitalisation) et des coûts indirects (mortalité prématurée, invalidité permanente ou temporaire).
En conséquence, les décideurs en matière de santé doivent agir pour réduire les frais du traitement et du suivi du diabète, ainsi que pour faciliter l’accès aux soins surtout pour les populations démunies.
Il faut rappeler que le 39éme congrès national sur le diabète et les maladies endocriniennes, qui s’est déroulé à Rabat, du 3 au 6 mars 2016, a été marqué par des communications scientifiques de haut calibre présentées par des experts nationaux et internationaux ainsi que par la session dédiée à l’infirmier spécialisé dans les soins du diabétique. Par ailleurs, la matinée du dimanche 6 mars 2016, a été consacrée aux 200 associations de diabétiques au Maroc, en vue de la création d’une grande fédération. La séance inaugurale du vendredi 4 mars 2016 a été poignante par le témoignage touchant d’une jeune fille, âgée de 27 ans, qui souffre du diabète depuis l’âge d’un an. Aujourd’hui, docteur en mathématique, elle a raconté son combat contre le diabète, grâce à sa volonté, grâce au soutien de sa famille et de ses amis et surtout grâce à la bienveillance et la compétence de ses médecins et infirmiers traitants.