29 et 30 Avril 2016 / Essaouira : 24ème Congrès national de Cancérologie
Participation de grands Noms
de la Cancérologie Européenne
Dr Anwar CHERKAOUI
«Depuis l'instauration du test du dépistage du cancer de la prostate par le dosage de la PSA, le nombre de cancers diagnostiqués à un stade métastatique a chuté », a déclaré récemment ( 18 mars 2016), le professeur Christophe Hennequin, chef du service de cancérologie et radiologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris, qui va participer au 24ème congrès national de cancérologie, qui se tiendra à Essaouira les 28 et 29 avril 2016. « Mais cela, tout en ayant à l’esprit une logique fondamentale, ne pas diagnostiquer trop tard et ne pas traiter trop », tient à préciser Pr HENNEQUIN.
« Et afin de débattre sur les données récentes en matière du cancer de la prostate et s’enquérir sur les nouvelles stratégies thérapeutiques, nous avons tenu à faire participer à notre 24ème congrès national de cancérologie, de grands noms de la cancérologie Européenne, notamment Pr Philippe BEUZEBOC, du département d’oncologie médicale à l’Institut Curie de Paris, Pr Nicolas MOTTET, cancérologue, chirurgien urologue à l’Université Jean Monnet de St Etienne, Pr Christophe HENNEQUIN, cancérologue, oncologue radiothérapeute à l’Hôpital Saint-Louis de Paris et Pr Alexander EGGERMONT, de l’Université Erasme à Roterdam », indique Pr Ali TAHRI, président de la société marocaine de Cancérologie et président de cette 24ème édition nationale de formation médicale continue en cancérologie.
Il est donc opportun aujourd’hui que les spécialistes marocains débattent sur le cancer de la prostate, d’autant plus que toutes les équipes médicales dans le monde qui s’occupent du cancer de la prostate s’accordent sur le fait que pour les cancers de la prostate à faible risque d'évolution, la surveillance active permet de limiter les effets secondaires potentiellement gênants, notamment sexuels, des interventions chirurgicales
En effet, aujourd‘hui, le débat autour du surtraitement du cancer de la prostate agite le milieu médical depuis maintenant plusieurs années. Une étude de l'Inserm datant de 2013 avait démontré qu'il concernait entre 9% et 22 % des patients atteints d'une tumeur précoce. Des taux trop élevés mais appelés à diminuer fortement dans les prochaines années avec la montée en puissance de la surveillance active. En effet, de plus en plus de cancers de la prostate de faibles risques ne sont plus traités sur-le-champ mais suivis de très près.
Au Canada, l'un des pionniers de cette pratique, la surveillance active est devenue la stratégie prioritaire. Selon une étude réalisée par les chercheurs de l'hôpital d'Ottawa, la proportion de patients atteints d'un cancer de faible risque sous surveillance active est ainsi passée de 32% en 2008 à 68% en 2013. La question qui risque de se pose avec acuité pour les cancérologues marocains, peut-on opter pour la surveillance active, tout en connaissant les conditions culturelles et socio-économiques du patient marocain, ou plutôt opter pour un acte thérapeutique adapté, médical ou chirurgical ?
En tous les cas les résultats rassurants des études internationales, en particulier l'étude Pivot, a montré que la survie sur douze ans des patients sous surveillance active était identique à celle des patients ayant subi une ablation de la prostate. Mais l’autre grande question qui se pose, Quels sont les patients concernés par la surveillance active ? A savoir les personnes ayant des tumeurs très faiblement évolutives ou indolentes qui ne mettent pas en jeu leur pronostic vital. Cela signifie qu'on va les traiter lorsque la tumeur évolue, si elle évolue, explique un spécialiste. Car, il faut en effet savoir que l'utilisation généralisée du test de dépistage du taux de PSA, conduit à des diagnostics précoces de la maladie. Or ce dosage détecte plus facilement les tumeurs qui évoluent le moins vite, générant des surtraitements. «Depuis l'instauration de ce dosage, le nombre de cancers diagnostiqués à un stade métastatique a également chuté », plaide le professeur Christophe Hennequin, chef du service de cancérologie et radiologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris. Et qui insiste sur le fait de ne pas diagnostiquer trop tard et ne pas traiter trop un cancer de la prostate.
Le 24ème congrès national de cancérologie d’Essaouira, est une occasion pour rappeler aux hommes marocains, de l’importance du diagnostic précoce du cancer de la prostate et surtout d’offrir aux spécialistes marocains, une plateforme pour débattre de la place de traitement chirurgical, des nouvelles techniques de radiothérapie, en l’occurrence la radiobiologie et l’apport de certains traitement médicaux comme l’immunothérapie. Par ailleurs, le cancer est une maladie très lourde, le pronostic vital le dispute à une meilleure qualité en fin de vie, c’est pour cette raison que le 24ème congrès national de cancérologie consacre une thématique aux soins de support est-ce une nécessité ou un luxe ? qui sera traitée par Pr BUSHNAQ.
Alexander EGGERMONT
Professeur de chirurgie oncologique
à l’Université Erasme à Rotterdam
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Philippe BEUZEBOC
Département d’oncologie médicale,
institut Curie, Paris.
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Nicolas MOTTET
Cancérologue, Chirurgien urologue
Saint-Étienne
Université Jean Monnet,
St Etienne, CHU St Etienne
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Christophe HENNEQUIN Cancérologue, Oncologues radiothérapeute
Chef de service de Cancérologie-radiothérapie chez Hôpital Saint-Louis, Paris France
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