09 Juillet 2016 : Un test prédit la récurrence du cancer du colon
D'après une étude publiée mercredi dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine et menée sur un petit groupe de personnes traitées pour une tumeur du colon de stade 2 --qui ne s'est pas propagée à d'autres organes--, le test prédit avec un haut degré d'exactitude une réapparition de la tumeur chez une majorité de ces patients.
Ce test pourrait aider les cancérologues à déterminer quels malades ont besoin de traitements supplémentaires au moment du diagnostic.
«La plupart des patients atteints d'un cancer du colon de stade 2 seront guéris par une ablation chirurgicale de la tumeur», explique le Dr Bert Vogelstein, du centre du cancer de la faculté de médecine Johns Hopkins à Baltimore, un des auteurs de ces travaux.
«Cependant certains de ces cancers réapparaîtront et nous devons améliorer nos techniques de diagnostic pour détecter ces récurrences plus tôt», ajoute-t-il, notant que d'autres laboratoires dans le monde travaillent à la mise au point de tests basés sur l'ADN tumoral.
Pour cette dernière étude clinique, les chercheurs ont suivi 230 patients diagnostiqués d'un cancer du colon de stade 2 traités dans treize hôpitaux en Australie pendant quatre ans, collectant plus de mille échantillons de sang.
Ils ont pu identifier, dans les tissus des tumeurs retirées de ces malades, au moins une mutation génétique spécifique à leur cancer.
Ces scientifiques ont ensuite traqué chez chaque patient cette signature génétique dans des échantillons de sang prélevés entre quatre et dix semaines après l'intervention et ensuite tous les trois mois et ce pendant deux ans.
Des tests à perfectionner
Les participants à cette étude ont également eu un scanner de tout leur corps chaque six mois pendant deux ans après l'opération pour enlever la tumeur.
Des fragments d'ADN tumoral ont été détectés par le test sanguin chez vingt des 230 participants à l'étude, dont quatorze n'avaient pas eu de chimiothérapie supplémentaire et six en avaient eues.
Sur ces quatorze, onze ont eu une récurrence de leur tumeur découverte avec un scanner pendant l'étude.
Parmi les six qui ont bénéficié d'une chimiothérapie supplémentaire, trois ont vu leur cancer réapparaître.
Enfin quatorze autres patients ont également vu leur cancer réapparaître mais le test sanguin n'avait pas détecté l'ADN tumoral.
«Bien que ce test et d'autres basés sur la détection d'ADN tumoral dans le sang ne soient pas parfaits, quand la signature génétique de la tumeur est détectée chez un patients, une récurrence du cancer est très probable», pointe le Dr Nickolas Papadopoulos, professeur de cancérologie à la faculté de médecine Johns Hopkins, un des principaux co-auteurs.