19 Juillet 2016 / Industrie pharmaceutique : Pierre Fabre soigne sa stratégie
- A 260 millions de DH, le revenu est porté par les médicaments
- L’oncologie reste un segment stratégique
La baisse des prix des médicaments a ralenti la croissance de la branche, là où la dermo-cosmétique reste sur un rythme assez soutenu (Ph. F.A)
locaux flambant neufs pour de nouvelles ambitions de marché. Pierre Fabre Maroc vient de prendre possession de ses nouveaux quartiers casablancais (450 m2 pour 2,5 millions de DH de coût d’aménagement), et renouvelle dans la foulée ses objectifs stratégiques. Le laboratoire opère au Maroc via ses deux domaines d’activité, la pharmacie et la dermo-cosmétique. Sur un business global annuel de 260 millions de DH, dont 140 millions sur le segment des médicaments, le laboratoire a encore de la marge de croissance. «C’est une nouvelle étape, mais pas un changement radical». Le laboratoire est présent au Maroc depuis 40 ans.
L’objectif aujourd’hui est de capitaliser sur les acquis et de développer notre portefeuille produits sur ce marché dans tous nos segments d’activité», lance d’entrée de jeu Frédéric Duchesne, président de la division pharmaceutique des Laboratoires Pierre Fabre. Le groupe devrait faire cette année près de 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires global et le Maroc devrait y contribuer pour un peu plus d’une vingtaine de millions d’euros. La société opère dans la production industrielle en partenariat avec plusieurs opérateurs nationaux. Dans la short-list de ses fabricants locaux, figurent Sothema, Maphar du groupe Sanofi et Cooper Pharma. «Ce sont des partenaires de production et de distribution. Rien qu’avec ces deux derniers, nous fabriquons 4 millions d’unités par an de produis sous licence», précise Mouloud Boukhachab, DG de Pierre Fabre Maroc. En plus du volet industriel, le Maroc est aussi une source d’intrants pour la branche cosmétique du laboratoire qui s’y approvisionne en huile d’argan. Une filière de production et beaucoup de projets de recherche ont été développés ces dernières années en partenariat avec des producteurs et acteurs associatifs locaux.
L’implantation industrielle directe n’est pourtant pas encore à l’ordre du jour. «Nous y réfléchissons. Pour l’instant, nous avons des contrats de fabrication qui nous lient à nos partenaires sur des échéances bien claires. Nous observons le marché. Ce qui est sûr, c’est que le Maroc est clairement un des pays dans lesquels nous continuerons à nous développer», projette Duchesne. Le groupe fait 60% de son chiffre d’affaires sur les marchés à l’international, par rapport à une référence sectorielle qui se situe déjà à 80 ou 90% pour les entreprises les plus exportatrices. «Nous avions des positions très fortes en France que nous sommes en train de redéployer dans certains pays en Chine et en Afrique.
L’objectif aujourd’hui est de développer les franchises Consumer health care, (produits Oral care, naturactive… ), qui sont adaptées au marché marocain, et l’oncologie», explique Duchesne. Ce segment reste d’ailleurs le fer de lance du laboratoire avec de nombreux projets adaptés au marché marocain. «Nous venons d’acquérir une licence de deux produits d’une biotech américaine destinés au traitement du cancer de la peau et du colon. Ils seront sur le marché vers 2018-2019», annonce le patron de la division pharmaceutique des Laboratoires Pierre Fabre». Par ailleurs, le projet de faire de la plateforme marocaine un hub opérationnel ou industriel pour la région, à terme, n’est pas écarté.