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Réminiscences : Quand mes miaulements s'étiolent

Dr Anwar CHERKAOUI

Réminiscences d’un rescapé de la dépression nerveuse. Se sont des chroniques qui se succèdent et se lisent indépendamment les unes des autres.
La première chronique s’intitule, le chat.

Son regard m'interpelle. Mon chat. C’est mon seul lien avec l’existence.

Son mordillement me fait mal. Le chat. Donc, je ressens.

Je le caresse, le chat. Il réagit à la chaleur de ma main. Chaleur tapie en moi, mais je ne sais comment la libérer.

Je lance un morceau de papier. Il me le ramène. Le chat. Il désire jouer. Quant à moi, c'est un geste mécanique. Pas d'enthousiasme. Pourtant, je le suis des yeux.

La flamme est là, timide. Trop de cendres, pas assez de combustible. Où puiser la flamme ?

Je mange sans appétit. Mes pensées sont éparpillées.

Je me déplace, sans motivation.

La toilette, la douche, j’y pense mais sans trop.

Les besoins naturels, un rendez-vous attendu. Un espoir. Faire quelque chose. Se mouvoir. Mon anus se décontracte, une sensation dans le vide intérieur, un réveil au monde extérieur.

Il miaule. Le chat. Un appel à la liberté. Sa queue remue. Le chat. Un mouvement de vie. Sa toilette, gracieuse. Le chat. Une beauté dans son expression animale.

Mon félin, gracieux, s'approche du rebord de la fenêtre. À la recherche d'un rayon de soleil. Moi, à l'affût d'une lueur d'espoir. Sa docilité, sa confiance. Le chat. Sont des étoiles filantes.

Il se glisse sous les draps. Il ronronne. Il nous réchauffe. Ma compagne et moi. Elle en a plus besoin que moi, de ce fil conducteur, de cette source d'énergie et d'affection. Son homme est en panne de carburant. Mais cela ne le préoccupe pas pour autant.

La douleur psychologique l'emporte sur l'impuissance physique. Le corps s'arrête au cou et à la nuque. Tout le reste est superflu.

Une situation temporaire, sûrement. Il faut attendre le déclic. Mais quand surviendra-t-il ?

L'aiguille tourne. Sur quel chiffre s'arrêtera-t-elle ? Une question de temps. Insaisissable et improbable. Nous tentons de le dompter en vain. Le temps nous nargue. Il suit sa propre cadence. Nous la voyons passer, mais il nous échappe toujours. Malgré nos montres réglées, nous sommes à sa merci.

À nous de saisir l'occasion lorsqu'elle se présente. Sinon, il faudra attendre le prochain passage.

Pendant ce temps, le chat se prélasse au soleil. Le matin à l'est, l'après-midi à l'ouest.

Je scrute par la fenêtre, le néant ou pire.
Une peur sans motif.

Quand viendra la délivrance ?

Mots-clés: Santé mentale, Psychiatrie


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